Remboursement de la cryothérapie : ce que proposent réellement les mutuelles #

Pourquoi la Sécurité sociale refuse la prise en charge de la cryothérapie #

La Sécurité sociale n’a jamais reconnu la cryothérapie comme un acte médical répertorié dans la nomenclature officielle des soins remboursables. Considérée comme une « thérapie de confort », elle ne bénéficie d’aucune forme de soutien financier de la part de l’Assurance Maladie, et ce, même lorsqu’une ordonnance médicale est fournie ou que la séance se déroule dans un cadre hospitalier ou auprès de professionnels agréés. Ce positionnement s’explique par le fait que les autorités sanitaires considèrent que cette pratique, bien que prometteuse pour certaines douleurs ou renouvellement musculaire, manque encore d’études cliniques robustes et d’un consensus médical suffisant pour justifier une généralisation de sa prise en charge.

Résultat, toute démarche de remboursement doit impérativement passer par les complémentaires santé. Cette orientation structure durablement le paysage des remboursements, reléguant la prise en charge aux mutuelles les plus dynamiques ou réceptives à l’évolution des pratiques de soin. Pour nombre d’usagers, le coût reste donc à leur charge en l’absence de garanties spécifiques souscrites auprès d’un assureur santé volontaire.

• Aucune séance de cryothérapie, même prescrite, n’est remboursée par la Sécurité sociale.
• Pratique classée dans la catégorie des « soins de confort » et non des traitements médicaux indispensables.
• La recherche d’un soutien financier s’oriente exclusivement vers les mutuelles santé.

Les mutuelles qui intègrent la cryothérapie dans leurs garanties santé #

Face à l’absence de soutien institutionnel, certaines mutuelles prennent le parti d’intégrer la cryothérapie dans leur périmètre de remboursement, adaptant leur offre à la fois à la demande et à l’évolution de la pratique. En 2025, seules quelques compagnies françaises majeures proposent une garantie explicite pour la cryothérapie au sein de leurs contrats individuels.

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• SwissLife rembourse jusqu’à 35 € par séance, avec un maximum de 5 séances par an.
• ACPS prévoit un forfait annuel allant de 50 à 175 €, sans imposer explicitement de nombre de séances.
• Aésio alloue entre 15 et 65 € par séance, dans la limite de 3 séances par an.

D’autres réseaux tels que AG2R La Mondiale ou Malakoff Médéric s’ouvrent progressivement à cette prise en charge, mais réservent souvent ces avantages à des contrats collectifs, généralement souscrits par des entreprises pour leurs salariés. Le forfait annuel ne dépasse pas 70 €, voire moins selon le type de bénéfice. Les assureurs généralistes restent encore prudents, mais la tendance à l’intégration de nouveaux soins de bien-être, y compris la cryothérapie, se confirme d’année en année.

Forfaits cryothérapie proposés par les principales mutuelles françaises en 2025

Nom de la mutuelle	Montant remboursé par séance	Nombre de séances prises en charge/an	Plafond annuel
SwissLife	35 €	5	175 €
ACPS	50 à 175 € (forfait annuel)	Non précisé	175 €
Aésio	15 à 65 €	3	195 €
AG2R La Mondiale	Forfaits spécifiques	1 à 2	Jusqu’à 70 €
Malakoff Médéric	Forfaits spécifiques	1 à 2	Jusqu’à 70 €

Conditions strictes pour le remboursement et démarches à respecter #

Le remboursement d’une séance de cryothérapie ne saurait être automatique. Les mutuelles imposent des conditions rigoureuses pour accorder la prise en charge. L’exigence première demeure la présentation d’une prescription médicale, généralement établie par un médecin, un kinésithérapeute ou un spécialiste du sport. Cette ordonnance doit stipuler clairement le recours à la cryothérapie, le type de séances et la pathologie visée.

La réalisation des séances exclusivement dans des centres agréés figure comme une obligation incontournable. Seules les structures disposant d’équipements certifiés, supervisées par des praticiens formés à la cryothérapie, sont acceptées. Les séances « bien-être » en dehors du parcours médical sont, dans la très grande majorité des cas, exclues des remboursements.

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• Prescription médicale obligatoire et datée, mentionnant expressément la cryothérapie.
• Centres agréés et professionnels de santé formés (médecins, kinésithérapeutes, etc.) requis.
• Conservation des factures originales, détaillant le nombre et la nature des séances, indispensable pour toute démarche.
• Envoi d’un dossier complet à la mutuelle, comportant prescription, factures et parfois justificatif de qualification du praticien.

Pour optimiser le remboursement, il convient de regrouper l’ensemble des documents à chaque étape du parcours de soin et de les transmettre dans les délais imposés par le contrat. La transparence et la précision des justificatifs facilitent le traitement rapide et sans ambiguïté des demandes.

Montant des forfaits et limites imposées par les contrats de mutuelle #

Le montant des remboursements pour la cryothérapie varie sensiblement selon les assureurs et les contrats. En 2025, la plupart des offres sur le marché oscillent entre 15 € et 65 € par séance, avec souvent un plafond annuel compris entre 70 € et 200 €. Le nombre de séances prises en compte, tout comme le montant total alloué, sont strictement encadrés. Cette approche vise à maîtriser les coûts pour l’assureur tout en offrant une réponse mesurée à la demande croissante d’accès à ces soins innovants. Les contrats collectifs proposés par les employeurs peuvent grimper à 5 ou 6 séances remboursées par an, là où l’individuel demeure modeste.

• La majorité des remboursements : 35 € à 50 € par séance
• Nombre maximal de séances/an : 3 à 5 pour les meilleures offres
• Plafond annuel : généralement compris entre 70 € et 200 €

L’étude minutieuse des conditions générales et particulières de chaque contrat demeure indispensable. Certaines formules santé englobent la cryothérapie dans un volet « médecines douces », tandis que d’autres exigent une option dédiée. Les exclusions, franchises ou seuils de déclenchement peuvent aussi peser, modifiant considérablement la « vraie » prise en charge. Notre conseil consiste à privilégier les contrats personnalisés, adaptés à l’intensité de l’utilisation escomptée.

Zoom sur les évolutions du marché des complémentaires santé et la cryothérapie #

Le marché de la complémentaire santé évolue rapidement, stimulé par la demande sociétale pour des solutions globales de prévention, de récupération et de bien-être. En cinq ans, le nombre de mutuelles intégrant la cryothérapie à leur catalogue a progressé de façon significative. La disponibilité de forfaits pour ces soins auparavant marginaux répond non seulement à l’influence du sport santé, mais aussi à l’intérêt des patients pour des alternatives moins médicamenteuses.

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De nouveaux acteurs investissent le segment, à la faveur d’une communication soutenue sur les bénéfices de la cryothérapie pour la récupération post-traumatique, le traitement des inflammations ou la gestion de la douleur chronique. Les sollicitations répétées des adhérents, l’émulation concurrentielle et les recommandations de certains professionnels de santé contribuent à la généralisation progressive de ces remboursements. Toutefois, la reconnaissance institutionnelle – à commencer par l’Assurance Maladie – demeure le principal frein à une démocratisation totale.

• Augmentation du nombre de mutuelles proposant des forfaits cryothérapie depuis 2020
• Tendance à l’élargissement de l’offre aux contrats collectifs, puis individuels, via des packages « bien-être »
• Pression croissante des usagers pour une extension de la prise en charge et une meilleure transparence des garanties
• Émergence de forfaits complémentaires englobant d’autres médecines douces, pour s’adapter à la pluralité des attentes

Nous constatons une évolution positive, mais inégale selon les contrats et les opérateurs. Le maintien d’une vigilance réglementaire et contractuelle s’impose pour éviter les mauvaises surprises, alors même que la pratique tend à se démocratiser et que le marché s’adapte à une demande de plus en plus éclairée et précise.